J’ai appris, tardivement, le décès de Maître Bruno Labey‑Guimard, avocat au barreau de Coutances. Il fut mon premier défenseur dans l’affaire de la condamnation injuste qui a marqué ma vie et ma carrière. Je tiens à lui rendre hommage publiquement.
Maître Labey‑Guimard m’a épaulé avec calme, droiture et intelligence, dans une période où bien peu acceptaient encore de m’écouter. Il m’a conseillé avec rigueur et loyauté, m’a averti des risques, et n’a jamais cherché à m’éteindre ou à me trahir. S’il a finalement cessé de me représenter, c’est parce que j’ai refusé - et continue de refuser - de courber l’échine devant des juges qui exigent la soumission avant d’entendre les faits. Je comprends que cela ait rendu mon dossier difficile à défendre. Je sais aussi qu’il n’a pas agi par désengagement, mais par lucidité et par respect du cadre auquel il avait prêté serment.
Dans un monde où l’on attend trop souvent des citoyens qu’ils se taisent pour avoir le droit d’être écoutés, j’ai fait le choix de parler. Et lui, dans ces premiers mois de lutte, m’a permis de garder ma voix.
Qu’il repose en paix. Je n’oublierai pas ce qu’il m’a apporté, et je lui adresse aujourd’hui ma reconnaissance. J’adresse aussi mes sincères condoléances à sa famille et à ses proches.