20 Dec
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Une douzaine d’entreprises de l’Ouest de Vannes comptant environ 1500 salariés se mobilisent contre les embouteillages. Christian Le Fresne, directeur des ressources humaines du Crédit Agricole, initie un projet en concertation avec les entreprises voisines du site de Kerangwenn et avec Vannes-Agglo afin de publier dans les mois à venir un plan de déplacements pour les entreprises.

Une excellente initiative quand chacun ne peut que déplorer qu’il y ait autant de véhicules en stationnement que de salariés dans l’enceinte d’une société.

Toutefois, cette action responsable est ce que l’on pourrait nommer un « pansement utile ». L’engagement des entreprises est salutaire mais il ne guérira pas de la crise politique aux conséquences sociales, économiques et écologiques dont souffre le littoral et qui a d’ailleurs motivé leur idée.

En effet, trois facteurs expliquent la saturation de Vannes et de bien d’autres agglomérations :

-       L’absence de transports en commun efficaces : les parcours des lignes de bus sont tortueux, leur fréquence est déplorable. L’absence d’une gare multimodale impose également des correspondances à des endroits irrationnels et compliqués pour les voyageurs (abords des avenues, parfois des ronds-points !) ;

-       Le choix d’installer des entreprises et, désormais, des administrations en plein cœur de zones commerciales déjà complètement saturées aggravent les problèmes de circulation ;

-       La spéculation immobilière empêche nombre d’actifs d’habiter près de leur lieu de travail. Les trajets en véhicule motorisé s’imposent au quotidien entre les secteurs d’activités et des cités dortoirs bâties n’importe où (même dans les sites naturels protégés du Parc Naturel Régional du Golfe du Morbihan) et n’importe comment (pas d’anticipation du réseau routier). Tout cela a aussi des conséquences sur la qualité de l’air puisque le trafic des automobiles est de plus en plus dense et les trajets de plus en plus longs.  
La vente du foncier et de l’immobilier aux acheteurs les plus offrants a empêché la construction de la gare multimodale pour brasser les usagers des transports en commun, puis a écarté la possibilité de libérer un espace d’activités et de désenclavement du centre-ville et de l’hôpital. Le centre-ville s’est transformé en une vaste maison de retraite pour des franciliens déjà bien assistés par les réquisitions fiscales à leur profit durant leur vie d’actifs, avant leur arrivée ici.

En guise de conclusion, la solution face à cette sournoise tragédie sociale et écologique est un changement de cap politique, une fierté retrouvée. Odile Monnet, vice-présidente de Vannes Agglomération, entend « déterminer les flux et les besoins »… Une manière d’enfoncer une porte ouverte pour botter en touche au final.

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