29 Dec
29Dec

Partout dans les médias, on nous assène de spots publicitaires en faveur de l’accueil des migrants comme si l’on détenait la clef de la résolution de la question africaine. C’est antinomique. La presse locale tente de faire pleurer les campagnes en évoquant le départ de migrants « tant regrettés » par les riverains des sites d’accueil. Et, dans l’indifférence générale, l’agriculteur voisin a pourtant la corde au cou. Il fait partie des rares survivants de son sol familial multiséculaire, aux alentours démantelés depuis plusieurs décennies par l’exil du peuple vers les métropoles. Dans les cités, l’incompréhension est grande et silencieuse quand on vit en-deçà du seuil de pauvreté. Et qu’en pensent nos anciens qui ont vécu petits pendant la guerre et l’après-guerre avant de contribuer sans gloire personnelle au redressement ?

Chacun au fond de soi sait parfaitement que si généreux soit le principe d’accueil dans l’absolu, il n’en est pas moins vain dans la conjoncture. A raison de 200 000 migrants officiels par an, auxquels il faut désormais ajouter l’afflux de nouveaux réfugiés, face à une Afrique en guerres perpétuelles et à la démographie galopante (2 milliards d’Africains d’ici 2050, dont une grande partie n’envisage pas d’y rester, sans compter les flux habituels du Proche-Orient et du Moyen-Orient), il est indiscutable que nous courrons tous à notre perte. La coupe est pleine, il suffit de voir les difficultés de l’intégration et son coût pour s’en convaincre. Et si ce n’est suffisant pour se persuader, constatons la paupérisation et la délinquance dans les banlieues, la question musulmane devenant de plus en plus omniprésente dans l’actualité ; et s’il faut en ajouter encore pour prédire l’ampleur des antagonismes insolubles, la proportion de repas sans porc dans les prisons. Inégalités croissantes ; cotisations sociales en hausse ; endettement abyssal des Etats ; « désertion » des enseignants, éducateurs, commerçants dans certaines zones… Les sociétés et leurs priorités sont à repenser.

Seulement, il n’est pas bienvenu actuellement de dire tout cela au risque d’être traîné dans la boue et insulté.

L’Afrique se meurt, l’Afrique est malade et là est l’unique problématique à traiter. Seuls les Africains, avec notre collaboration, pourront s’y atteler. Or, quel est notre rôle, nous Bretons, à l’heure où les vraies nations, les véritables cultures originelles européennes, sont bafouées, sans pouvoir et menacées de disparaître par les Etats qui font la guerre en Afrique ? En effet, les Etats nous demandant d’intégrer sont ceux qui poursuivent consciemment une présence coloniale économique et militaire dans tout le continent africain. Ce sont les mêmes qui ont défini le tracé des Etats africains et des chefs d’Etat depuis la fausse « décolonisation » au lendemain de la seconde guerre mondiale… ce sont eux qui déstabilisent les régions d’Orient et du Moyen-Orient, qui poussent des millions de personnes sur les chemins de l’exil ou de la radicalisation religieuse, dogmatique et antioccidentale.

 

Croisade pour l’Afrique

Les hommes politiques autoritaires et les républiques bananières ne sont que la continuité d’un partage arbitraire non lié à l’intérêt des peuples constituant l’Afrique.

La force du continent africain devrait reposer sur ses fortes cultures, ses identités, ses ressources minières, sa philosophie animiste dont l’Occident a beaucoup à apprendre. Seulement, la motivation est en berne : l’émulation de nations fières d’elles-mêmes, la même ressource nationale qui devrait susciter ici de l’espoir jusqu’à l’optimisme triomphant. Car, l’espoir de l’Afrique réside dans la lutte universelle des peuples.

L’Afrique aura à innover, elle devra mettre à profit ses terres arables. Ce cap sera pris si l’exportation de ses ressources sert à accroître ses recettes nationales et que ces dernières soient investies pour l’emploi, l’aménagement du territoire et l’accès aux services.

Au lieu de répondre à ces urgences les plus extrêmes, les Etats occidentaux enseignent leurs langues en Afrique, puisent les richesses pour leurs intérêts égoïstes, poussent le vice jusqu’à éliminer les chefs d’Etat laïques et autoritaires qu’ils ont jadis voulu. Ils étaient en attendant les seuls garants de la stabilité dans ces rassemblements de peuple sous des Etats qui ne leur correspondent pas.

Imaginons un seul instant que toute l’énergie mise à faire la guerre, à diviser l’Afrique et sa diaspora dans le monde, soit mise dans la reconstruction du continent. Envisageons les milliards d’euros imputés aux dépenses de guerre et sacrifiés sur l’autel d’intérêts financiers personnels, de trafics meurtriers d’armes… mis au service de la Paix. Incitons à la hauteur de l’actuelle propagande mondialiste les femmes et hommes de ce continent dispersés dans le monde à se lever au nom de leurs racines. Laissons enfin l’Afrique développer une économie à son image, à son rythme, selon ses critères et ses valeurs, ses savoir-faire. Plutôt que de réduire les cultures nationales au folklore, vision du prisme déformant européen d’un côté ou celle de la caricature des exilés coupés de leur identité de l’autre, incitons plutôt l’Afrique à renaître dans ses langues et ses identités.

Nous n’avons rien à faire en Afrique, aucun autre intérêt à défendre autre que celui de commercer équitablement et dans le plus grand respect avec l’ensemble de ses nations. Si nous devons y intervenir, ce sera avec concertation avec les peuples souverains de ce continent pour y aider à la construction des infrastructures et des autoroutes nécessaires au développement. La croissance de certains pays est à maintenir prioritairement en réponse immédiate à l’extrême pauvreté. L’Afrique subsaharienne connaît une croissance entre 3 et 4 %, a une population jeune et des ressources naturelles considérables.

Il nous faudra quitter les « Etats-nations » construits ici sur les mêmes bases coloniales et belliqueuses, suivant désormais les diktats de la suprématie américaine. Pour ce faire, la souveraineté de la Bretagne, des autres nations celtes, celles d’Euskal Herria (Pays Basque), de la Catalogne, de la Flandre… des nations de l’Est de l’Europe déjà bien avancées dans leur marche, permettra de bâtir une autre Europe. A ce seul prix, nous pourrons échafauder un autre monde, au service de la Paix, articulé autour de peuples authentiques.

Au lieu d’aller dans ce sens, la Bretagne vient de perdre encore l’un de ses enfants au Mali. Ce jeune de 28 ans a rejoint le cortège des millions de Bretons sacrifiés sur l’autel d’intérêts qui ne sont pas les leurs, comme l’ont été les tirailleurs sénégalais durant la Grande Guerre, camarades chair à canon.


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