Si les agressions se multiplient dans la rue, dans les transports en commun, cette recrudescence se remarque aussi dans les administrations et les services publics. Dimanche, des membres du personnel du centre hospitalier régional Chubert de Vannes, rebaptisé « Bretagne-Atlantique », ont subi une nouvelle agression physique. Une personne est notamment blessée au visage et en arrêt de travail. Cette attaque est la goutte d’eau qui fait déborder le vase : la CGT des urgences adultes de l’hôpital de Vannes a déposé un préavis de grève.
La population change, devient agressive et impatiente et les moyens diminuent. Le CHR Chubert de Vannes est le plus grand centre hospitalier régional de l’Etat français ; il dépasse nombreux centres hospitaliers dits « nationaux ». De cette manière, l’Etat se dédouane au maximum des moyens qu’il devrait engager pour la santé publique et la sécurité de chacun. La baisse des dotations, autrement dit la confiscation de la recette des impôts bretons pour la France centraliste parisienne, n’arrange pas les moyens mis à disposition des personnels, leurs conditions de travail et leur sécurité. Des urgences de plus en plus encombrées par l’arrivée massive de retraités franciliens dont les besoins et le coût conséquent sont de plus en plus difficiles à assurer. La région d’origine, déjà bien arrosée par les finances de tout l’hexagone, ne mettant pas la main à la pâte.
Le centre hospitalier régional de Vannes couvre un très grand territoire, complexe, comportant un littoral accidenté et des îles alors que son champ d’action va aussi loin dans les terres. Pour les interventions périlleuses, l’hélicoptère de la Sécurité Civile est mis à disposition de l’hôpital car le centre n’en possède pas.
A titre de comparaison, Paris a des hôpitaux d’Etat bien mieux équipés, au statut « national » donc financés par tous. Ils sont équidistants de moins de 15 km les uns des autres. Malgré cet état de fait, aucun élu ne s’exprime sur une question mettant en cause la santé de tout un chacun.