23 Feb
23Feb

C’est même à cela qu’on les reconnaît ! Ils cumulent les titres et les honneurs mais génèrent nos maux quotidiens. Hélas, le monde est fait comme cela et comme ils tiennent les rênes de l’information, il est difficile de donner un autre son de cloche dans l’opinion. Car, plus que jamais, l’avis général n’est plus le fruit d’une réflexion croisée mais plutôt le produit de ce que les élus et les lobbies économiques veulent faire entendre.

L’une des plus navrantes supercheries est celle de « l’apport du tourisme ». Sur son Facebook, le haut-fonctionnaire Gilles Dufeigneux exulte : « Une excellente nouvelle, notamment pour notre département du Morbihan, avec de vraies retombées économiques profitables à tous. Bravo au comité départemental du tourisme ». Bref, le rond de cuir directeur général du Grand Prix de France de Formule 1 prend la pole position.

Qu’en est-il vraiment de la manne touristique ?

 

Problèmes économiques & sociaux

-         L’immobilier devient inaccessible. Des retraités plus aisés s’installent, les résidences secondaires deviennent plus nombreuses que les demeures principales sur certaines communes. Par ailleurs, des spéculateurs, dopés par la scélérate loi Pinel, achètent le parc immobilier que les locaux doivent louer ;

-         Les centres-villes meurent, l’activité commerciale y devient « kitch » et peu viable ;

-         La population déjà fortement touchée par le centralisme français est contrainte à l’exil. La population est remplacée ou paupérisée ;

-         L’emploi devient précaire, saisonnier et dépendant de quelques secteurs. La perte de la diversité des secteurs d’emploi est liée au départ d’entreprises face à l’économie dédiée au tout-tourisme. L’activité humaine n’est plus tolérée, qu’elle soit artisanale, industrielle, maritime ou agricole. Une économie de dépendance prend la place ;

-         L’emploi dans le bâtiment se porte bien mais les entreprises n’hésitent pas à abuser de la main d’œuvre étrangère. Cela arrange la course aux profits des grands groupes. Nos entreprises ferment leurs portes. Les travailleurs de Bretagne voulant rester au pays doivent accepter des conditions de travail brisant des acquis sociaux durement arrachés et des bas salaires ;

-         Les services publics du littoral sont saturés. L’accès aux soins devient d’autant plus difficile que la population nouvellement arrivée est âgée. Parallèlement, les campagnes se voient fermer leurs services. Des territoires vastes doivent se rabattre vers les agglomérations littorales pour avoir accès à certains services ;

-         La superficie des terres agricoles nourricières recule ;

-         Comme le démontre les géographes, le tourisme profite à des chaînes et des groupes étrangers, les bénéfices sont investis ailleurs. L’activité économique suit le rythme pointillé des vacances et les bénéfices s’en vont ;

-         Le territoire réel est oublié et délaissé : la Bretagne se résume à une bande de 5 km le long du trait de côte ;

 

Problèmes politiques et identitaires :

-         Le territoire ne s’accommode plus aux activités professionnelles : tout est « balnéarisé » jusqu’aux routes principales se muant en voies de villégiatures ;

-         La culture bretonne, le breton et le gallo deviennent étrangers sur leur propre territoire ;

-         Les français parachutés règnent en maîtres : ils ont le pouvoir financier, un pouvoir politique à leur image et détiennent la gestion du foncier ;

-         Le littoral est privatisé par une population française ayant une notion de la propriété bien différente de celle des Bretons : de hauts murs apparaissent, les chemins sont fermés aux promeneurs, des bois sont clos par des barbelés ; des accès côtiers, des lotissements, parfois des péninsules entières (le Blaire à Baden près de Vannes) s’apparentent à des quartiers privés sous haute sécurité…

-         L’habitat devient moche, construit à la va-vite et sans caractère.

 

Problèmes écologiques :

 

-         Le littoral est bétonné, les périphéries sont défigurées, les communes rurbanisées se développent de manière totalement non anticipée : les liens sociaux d’un écart à l’autre sont brisés, les bourgs sont sertis de cités dortoirs à perte de vue. Les paysages sont avilis…

-         Des zones naturelles de première importance sont irrémédiablement détruites, les bassins versants sont fractionnés dans leur fonctionnement (les réserves en eau potable sont menacées sur le long terme). Les terres sont remaniées et artificialisées ;

-         Les talus sont arasés, le déboisement est partout et aucune loi contre l’abattage des arbres anciens n’est appliquée. La faune et la flore sont menacées partout ;

-         La biodiversité est en péril, l’activité humaine intense met notamment en péril la faune avicole jusqu’aux oiseaux migrateurs ;

-         La distance parcourue par les actifs entre le domicile et le travail est de plus en plus grande, la pollution par les véhicules motorisés est par conséquent décuplée ;

-         L’écart de population entre la saison estivale et la « basse saison » génère des difficultés de gestion des eaux usées (les stations n’arrivent plus à suivre les besoins !) ; l’eau de mer devient insalubre et les coquillages impropres à la consommation ; l’activité des professionnels de la mer est en péril par conséquent. Une autre mentalité se traduit sur le terrain par une surconsommation et une surproduction de déchets. L’acheminement de l’eau potable vers les îles pour subvenir à une population trop importante l’été a raison du chiffre d’affaire de l’apport touristique insulaire…

 

…la liste serait encore bien longue.

 

 

Ainsi, tout élu se réjouissant des bons chiffres du tourisme est soit un ignorant, soit un sombre incompétent, soit une fripouille honorant ainsi des décennies de politique française aguerrie à la corruption de haut-vol. La machine France les a formés ; la république française repose sur des conquêtes et des annexions meurtrières, un centralisme sans égard pour les peuples et un banditisme d’Etat. Tout cela est son essence même, la France est irréformable.

Notre avenir est dans le vote breton et l’union vers les autres mouvements d’émancipations internationaux. Il faut faire vite : seuls un statut de résident permanent et une priorité à l’embauche permettra la reconstruction d’une société protectrice, sereine et bienveillante.


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